Le combat des ex GM&S
On se souvient de la lutte des salariés de l’équipementier automobile GM&S établi à La Souterraine dans la Creuse, lutte retracée dans le film de Lech Kowalski On va tout péter en 2019. Le livre d’Arno Bertina donne à nouveau la parole à ceux qui durant plusieurs années vont lutter pour la préservation de leur usine et de leur outil de travail. Ils mènent des actions pour défendre leurs emplois : occupation de l’usine, coups de force entre autre la menace de faire exploser l’usine avec des bouteilles de gaz. En agençant les témoignages qu’il a recueillis pendant quatre ans, l’auteur reconstitue la chronologie de cette lutte. Il met en lumière la fraternité, l’importance du collectif, la pertinence politique qui s’en dégage. Ce documentaire d’une humanité poignante constitue un bel hommage à la résistance inventive et obstinée des GM&S et au-delà à la fierté ouvrière.
Ceux qui trop supportent. Le combat des ex GM&S, Arno Bertina, Gallimard, collection Verticales, octobre 2021, 240 p., 19 €.
Le droit du sol
De quelle planète les générations futures hériteront-elles ? Qu’allons-nous laisser à celles et ceux qui naîtront après nous ? Comment les alerter de ce terrible et réel danger pour leur survie ? Ce sont quelques unes des questions qui habitent Étienne Davodeau et qui sont à l’origine du périple de 800 km qu’il entreprend en juin 2019. Point de départ : grotte de Pech Merle, abritant les peintures rupestres, trésors de l’humanité, point de chute Bure site d’enfouissement de déchets nucléaires. Sur les sentiers, le marcheur-observateur est accompagné de spécialistes qui nous racontent aussi bien l’histoire unique du sol de notre planète que l’histoire du nucléaire et de ses déchets dangereux pendant plusieurs centaines de millions d’années. À la marge du témoignage et du journalisme augmenté, Le droit du sol marque le grand retour d’Étienne Davodeau à la bande dessinée de reportage.
Le droit du sol Journal d’un vertige, Étienne Davodeau, éditions Futuropolis, octobre 2021, 216 p., 25 €.
Ventes d’armes, une honte française
Dans leur ouvrage, Aymeric Elluin et Sébastien Fontenelle montrent comment les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, ont hissé la France au rang de troisième exportateur mondial de matériel militaire, un business aussi florissant qu’il est opaque. S’appuyant sur les contrats lucratifs signés avec l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis ou encore l’Égypte, l’absence de contrôle parlementaire, le soutien financier à l’industrie de l’armement, ils dressent un constat accablant. Soumis au secret-défense, le commerce des armes nous engage pourtant individuellement et collectivement. Parce que ces armes sont vendues en notre nom – au prétexte, extraordinairement cynique, de la défense de nos intérêts. Parce qu’elles blessent et tuent des populations civiles, il est aujourd’hui urgent d’exiger que la France, “pays des droits de l’homme” cesse de vendre des armes à des régimes qui les bafouent.
Ventes d’armes, une honte française, Aymeric Elluin, Sébastien Fontenelle, éditions Le passager clandestin, septembre 2021, 192 p., 14 €.
Contre l’antisémitisme et pour les droits du peuple palestinien
Dans son dernier livre, notre camarade Pierre Stambul revient sur la genèse et les formes de l’antisémitisme et sur l’apparition du sionisme présenté comme réponse aux persécutions dont sont victimes les Juif·ves en Europe. L’État d’Israël s’est développé aux dépens du peuple palestinien qui subit les conditions effroyables de l’apartheid. L’oppression d’un peuple peut-elle cacher l’oppression d’un autre ? Le conflit israélo-palestinien est au cœur de cette interrogation, dont Pierre veut dénouer les fils. En annexe un article, traduit du yiddish et publié en 1938 dans la presse de l’Union générale des travailleurs juifs (Bund), très influent en Pologne, qui était opposée au projet sioniste, vient éclairer le débat.
Contre l’antisémitisme et pour les droits du peuple palestinien, Pierre Stambul, éditions Syllepse, septembre 2021, 80 p., 5 €.