Les annonces de Macron du 12 juillet, formalisées dans une loi discutée au Parlement, constituent une nouvelle attaque contre les libertés démocratiques, les motifs sanitaires mis en avant ne servant qu’à masquer les intentions réelles de ce gouvernement.
En effet, toutes les catégories de travailleurs.ses subissent depuis plusieurs semaines les contrecoups d’un nouveau déconfinement davantage dicté par des contraintes économiques et les stratégies électorales que par des impératifs de santé. Au lieu de faire face à des problèmes comme l’insuffisance de doses vaccinales pour le pays, qui ne permet pas à l’ensemble de la population de se vacciner dès maintenant, et plutôt que de faciliter l’accès à la vaccination (entre autres, dans les quartiers populaires et les zones rurales), Macron veut imposer de façon autoritaire et brutale, la quasi-obligation de la vaccination et du pass sanitaire. Et comme à son habitude il recourt à des moyens abjects :
– pari sur la division les travailleur.es, en désignant comme boucs émissaires des personnels de santé qui n’en peuvent plus, exploité.es au delà du tolérable, tout comme l’hôpital public.
– stigmatisation et mise à l’écart d’une partie des travailleur.es et de la jeunesse, particulièrement parmi les moins favorisé.es.
– conséquences catastrophiques pour une partie des salarié.es, notamment précaires, de cette nouvelle attaque contre le droit du travail (suspension du salaire, voire licenciement), contre le secret médical et les prérogatives de la médecine du travail.
– instauration d’une société de surveillance généralisée, non seulement par la police mais aussi par les agent.es des services publics, les exploitant.es d’événements et d’établissements. Et cette perpétuation de l’état d’urgence par des moyens détournés est prévue pour durer, les mesures d’exceptions tombant le plus souvent dans le droit commun.
Cette politique suscite de vives mobilisations, inédites pendant les vacances d’été, qui ne sont pas sans rappeler les mobilisations des gilets jaunes. Plus globalement, les mobilisations en cours montrent que le programme COVAX ou la levée des brevets ne sont pas suffisants, particulièrement pour permettre aux pays pauvres de se procurer le nombre de vaccins dont ils ont besoin, ce qui pose la question de la nationalisation et/ou de l’expropriation sous contrôle des travailleur.es des laboratoires et fabricants pharmaceutiques : le droit à la vaccination pour tous / toutes est fondamental pour espérer mettre fin à la pandémie.
Pour Emancipation tendance intersyndicale, la passivité du mouvement syndical doit cesser : il est de sa responsabilité de soutenir enfin les revendications et les actions des mobilisations en cours, de prendre toute sa part dans l’action pour le retrait des mesures liberticides annoncées par Macron mais aussi pour des revendications offensives, pour une autre gestion de la pandémie et une autre politique de santé. Comme le font par exemple les sections syndicales qui ont déposé des préavis de grève (ainsi à l’hôpital Herriot de Lyon : contre l’obligation vaccinale des personnels, contre le tri des patient.es par la pass sanitaire), ou l’appel syndical chez les cheminot.es à refuser de contrôler le pass sanitaire dans les trains. Cette participation syndicale à la lutte est aussi un moyen pour combattre toute influence conspirationniste ou de l’extrême-droite, qui tente actuellement de surfer sur le mouvement. Elle est enfin un moyen pour préparer les luttes nécessaires sur les autres attaques évoquée par Macron le 12 juillet : contre-réforme de l’assurance-chômage, recul de l’âge de la retraite.
Emancipation tendance intersyndicale portera cette perspective dans les actions en cours et dans les instances syndicales où elle intervient.