Des élèves du lycée Paul Éluard de Saint-Denis soutenu·es par de nombreux/ses intellectuel·les et personnalités appellent à l’abandon de toutes les charges contre les lycéen·nes interpellé·es, à la justice face aux violences policières qu’ils/elles ont subies, “en plus de nous envoyer dans nos établissements sans nous protéger du virus, l’État tente de mater notre mobilisation pour un protocole sanitaire à la hauteur de la crise”. Ils/elles demandent la fin de la répression et des violences policières.
Lundi 2 novembre 2020, alors qu’Emmanuel Macron venait d’annoncer le reconfinement sur l’ensemble du territoire, les établissements scolaires faisaient leur rentrée avec un protocole sanitaire loin d’être à la hauteur de la crise sanitaire, le ministre de l’Éducation nationale se contentant de simples mesures appliquées depuis la rentrée, si possible.
Face au déficit des normes et des matériels sanitaires dans notre établissement, nous, élèves du lycée Paul Éluard de Saint-Denis, dans le département de la Seine-Saint-Denis, nous avons décidé de nous mobiliser dès le premier jour de la rentrée pour exiger un véritable protocole sanitaire. Les images sur les réseaux sociaux de la journée du lundi 2 novembre 2020 où l’on pouvait voir les cours et les couloirs remplis d’élèves dans les différents établissements scolaires ont démontré la légitimité de nos revendications, pour notre santé et pour celle de nos proches.
À cette mobilisation de la jeunesse et des travailleur/euses de l’éducation, professeur·es et assistant·es d’éducation, l’État n’a répondu que par les coups de matraque et les gaz lacrymogènes.
Mardi 3 novembre 2020, une quarantaine d’élèves du lycée Jean Baptiste Colbert à Paris étaient réprimé·es devant leur établissement et écopaient d’une amende de cent trente cinq euros chacun·e.
Dans notre lycée, mercredi 4 novembre vers 13 heures, alors que nous étions devant notre établissement scolaire, la police a débarqué soudainement et elle a procédé à cinq interpellations arbitraires violentes, comme en témoignent les images. Dans les voitures de police et au commissariat, les lycéens interpellés ont reçu de multiples coups et insultes. Quatre des cinq lycéens seront libérés après vingt et une heures de garde à vue, n’ayant pas eu la possibilité d’avoir un seul contact avec leurs parents, ni de choisir librement leur avocat. L’un d’eux sortira du commissariat avec une plaie à l’arcade et à la lèvre et ses lunettes de vue cassées. Cet acte, si violent soit-il, n’est pas un acte isolé.
Ces deux dernières semaines nous avons pu observer une multitude d’images montrant la répression que les lycéen·nes ont subie, à Saint Nazaire, à Lyon, aux lycée Jean Baptiste Colbert, Henri Bergson, Georges Brassens à Paris. Cette répression est intolérable, en plus de nous envoyer dans nos établissements sans nous protéger du virus, l’État tente de mater notre mobilisation pour un protocole sanitaire à la hauteur de la crise, en nous réprimant. Les lycéens interpellés lors de ce mouvement craignent des suites judiciaires.
Nous exigeons donc par cette pétition l’abandon de toutes les charges contre les lycéens de Paul Éluard interpellés, ainsi que des autres lycéen·nes en France, et la justice face aux violences policières qu’ils/elles ont subies.
Soutien à toutes les victimes de la répression et des violences policières.
Des lycéennes et lycéens de Paul Éluard,
mardi 22 Décembre 2020