Une tribune signée par des familles de victimes de violences policières, des mutilé·es Gilets Jaunes et différents collectifs, que nous signons et partageons.
Depuis le début d’un reconfinement aux contours flous, de nombreux lycéen·nes se sont mobilisé·es à travers la France contre un protocole absurde. Face à l’incompréhension et la colère d’une jeunesse déboussolée, le gouvernement de monsieur Castex se comporte comme ses prédécesseurs et c’est la répression qui s’impose pour toute réponse.
C’est la violence qui s’abat sans discussion.
Gazages à bout portant, coups de matraques, arrestations brutales, gardes à vue et tirs tendus de flashball… C’est ainsi que monsieur Darmanin met en œuvre cette politique autoritaire. Concrètement, cela signifie que des policiers tirent sur nos enfants désarmé·es en leur visant la tête ! Il n’est donc malheureusement pas étonnant qu’un lycéen ait eu le crâne défoncé à Compiègne !
Mais ce n’est pas la première fois dans le quinquennat dramatique de monsieur Macron qu’ordre est donné de dresser la jeunesse à coups de trique. Nous n’oublierons jamais le 6 décembre 2018 ! Ce jour-là, à Mantes-la-Jolie, la police avait interpellé de manière odieuse 150 élèves mobilisé·es contre la réforme du bac et contre Parcoursup. Une vidéo montrait des rangées de dizaines de lycéen·nes, à genoux, les mains sur la tête, placé·es sous la surveillance de policiers casqués, armés de matraques et de boucliers. Pour autant, les Forces du Désordre ne se contentent pas d’humilier nos enfants par des postures rappelant de sombres Histoires.
Depuis longtemps déjà donc, elles les éborgnent comme Pierre, 16 ans, en 2007, Geoffrey, 16 ans, en 2010, ou Nassiur, 9 ans, en 2011.
Les mêmes policiers ont aussi toujours à cœur, dans les quartiers populaires, de jouer du tonfa ou du taser, d’insulter et de contrôler au faciès une jeunesse qui sait qu’elle ne brisera pas le plafond de verre. Comme Ishaq, 16 ans au moment des faits et tant d’autres, anonymes noyés dans une énumération sans fin.
Ils arrêtent des enfants de 10 ans pour apologie de terrorisme et ainsi, chaque jour raconte la chronique ordinaire du racisme systémique de la police dans une “République” au racisme systémique.
Mais il y a pire. Trop souvent encore, c’est la mort pour nos enfants que provoque une rencontre parfois hasardeuse avec une patrouille. De Zyed et Bouna à Olivio ou Sabri, longue est la liste de nos chairs disparues laissant des familles anéanties dans un quotidien définitivement fracassé !
À la recherche de la vérité et de la justice, elles font face à un système judiciaire complice, presque toujours enclin à donner l’impunité aux hommes en uniforme, alors même que les victimes sont reléguées au rang de racailles et continuent, après leur mort, à être bafouées. Voilà comment Le Gouvernement tue, mutile, frappe, gaze, harcèle nos enfants ! Aujourd’hui, ça suffit !
Nous exigeons que cesse immédiatement toute forme de violences policières sur notre jeunesse, qu’elle se mobilise pour ses droits ou qu’elle se promène dans les cités qu’elle habite.
Nous exigeons le désarmement immédiat de la police.
Nous exigeons que les policiers fautifs soient poursuivis, jugés et condamnés par une justice impartiale et que les victimes et les familles soient indemnisées à la hauteur du préjudice subit.
Nous exigeons qu’il leur soit définitivement interdit de porter de nouveau l’uniforme.
Nous exigeons que nous puissions continuer à filmer ces violences policières car ses images sont parfois les seules preuves dont disposent les victimes.
Nous espérons surtout une prise de conscience générale sur l’installation insidieuse d’un système autoritaire et liberticide dans lequel les possédants veulent que notre jeunesse se délite.
Pour elle, nous devons trouver la force de rejeter cette politique mortifère afin de lui offrir une société où le mot “Justice” sera écrit en majuscule au fronton de toutes les mairies.
Car à lui seul il inspire la solidarité et la liberté !
Car à lui seul il apporte la paix !
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