Le bureau national de la FSU se tenait dans un contexte où la situation créée par le mépris du gouvernement pour la santé de la population – et notamment les personnels et usager.es de l’école – fait de plus en plus de dégâts en termes de risque psycho-sociaux, de difficultés de fonctionnement des établissements… ainsi les annonces du ministère de l’enseignement du supérieur de réduire de moitié l’accueil dans les universités sans prévoir aucun moyen supplémentaire, aucune embauche de personnels ou aucune mesure sociale.
A cela s’ajoute l’arrivée du projet de budget pour 2021, qui dans l’Education prévoit un nombre ridicule de créations de postes dans le premier degré face aux besoins, et une poursuite des suppressions dans le second degré alors que dans le même temps la précarité progresse de partout (39% dans l’enseignement supérieur). Le secrétaire général de la FSU indique qu’une déclaration commune à la FCPE et aux fédérations syndicales est en préparation. Une intersyndicale de l’Education se réunit le 15 octobre, pour réfléchir à une expression commune sur la situation voire à des initiatives à définir.
Dans ce contexte, plusieurs sujets ont fait l’objet de débats. Vous pouvez télécharger les interventions d’Emancipation au bas de cette page.
1) le « Grenelle des professeurs » (élargi à toutes les catégories de l’Education ?) : une réunion de « concertations » sur la prime d’équipement a eu lieu, celle sur les rémunérations a été reportée et aucune annonce générale dans ce domaine n’est en vue. Pour Emancipation, qui considère toujours qu’il faut refuser de participer au « Grenelle » sur les bases prévues (déréglementation des conditions de travail « en échange » de quelques millions)… au minimum la responsabilité de la Fédération est d’informer les personnels, mais aussi de les mobiliser – autrement dit la grève – contre les mauvais coups que Blanquer prépare. Ce dernier semble vouloir faire avancer ses projets destructeurs en s’appuyant aussi bien sur le « Grenelle », que sur le colloque international sur le métier d’enseignant et les Etats généraux du numérique éducatif.
Pour Emancipation comme pour d’autres, la logique du pouvoir est la même concernant le protocole sur la « revalorisation » des personnels de l’enseignement supérieur, et d’ailleurs il pourrait s’appuyer dessus pour avancer dans la même direction en ce qui concerne l’Education : c’est pourquoi la FSU ne doit pas signer ce protocole.
Mais tout cela implique de préparer une réelle mobilisation des personnels, par la grève et les AG, pour construire la lutte : il faut conjuguer défense des problèmes locaux (sanitaires notamment, en particulier pour les plus fragiles), et lutte pour les revendications. D’ailleurs, le représentant du syndicat des personnels de la Fonction publique territoriale a indiqué de premiers éléments de mobilisation dans ce secteur, notamment sur le manque d’agent.es et leur protection sanitaire.
2) la répression contre les militant.es : de toute évidence l’affaire des « 4 de Melle » prend une dimension de plus en plus nationale, avec une manifestation importante attendue le 12 octobre, la présence de délégations militantes… Emancipation est intervenue pour que la FSU accord toute l’importance qu’elle mérite à cette échéance, par exemple en déposant un prévis national de grève. Cela doit se conjuguer avec la défense d’autres militant.es réprimé.es comme Gaël Quirante :
https://www.facebook.com/sudposte.hautsdeseine/photos/gm.764180200795986/2413282775646772 (le secrétaire général a répondu que l’exécutif de la FSU examinerait cette initiative)
3) antiracisme et sans-papiers : outre un communiqué intersyndical, la FSU a produit un communiqué critiquant le projet de loi contre le « séparatisme ». Nous ne pouvons que nous féliciter qu’il articule antiracisme et défense laïque, en posant la question de supprimer le financement de l’enseignement privé sous contrat… même si la question de l’action concrète reste posée. Le secrétaire général Benoît Teste indique qu’une initiative unitaire (rassemblement ou autre) était en discussion avec d’autres syndicats, la LDH… dans ce contexte, comme d’autres nous avons rappelé l’importance de l’arrivée de la marche des sans-papiers à Paris le 17 octobre, et que la FSU lui accorde toute l’importance qu’elle mérite.
Émancipation
tendance intersyndicale
Compte-rendu du Bureau National de la FSU (05 octobre)
Étiquettes :