Le SNUipp-FSU tiendra dans les prochains jours son Conseil national de rentrée , voici la contribution d’Emancipation à ses débats.
Affronter le capitalisme sous Covid
On le voit bien, l’objectif du gouvernement n’est pas la santé des personnels, des jeunes, de la population… mais plutôt les intérêts capitalistes et la « relance » des profits.
Dans l’Éducation, il n’a rien préparé pour la rentrée face au risque épidémique : quelques préconisations minimalistes (masques, distanciation quand c’est possible), et pour le reste débrouillez-vous localement… y compris en vous mettant en danger ainsi que les élèves et leurs familles ! « En même temps », il veut accélérer le démantèlement de l’école laïque et l’atomiser complètement : de la maternelle à l’université, tous les maillons du système éducatif sont menacés et attaqués par la politique destructrice de ce gouvernement. Dans le Premier degré c’est la loi Rilhac, qui tend à faire du ou de la collègue directrice/directeur un•e suprérieur•e hiérarchique, le maintien d’évaluations nationales qui n’ont pas de sens pédagogique, mais aussi l’asphyxie des RASED et des structures spécialisées par pénurie constante de moyens.
Dans le Second degré ce sont les effets concrets des réformes Blanquer du Bac et du lycée, le maintien des E3C, les projets qui se précisent d’ »enseignement hybride », et encore les conséquences de la Loi de Transformation de la Fonction Publique sur la gestion des personnels.
Dans le Supérieur, c’est le projet de loi LPPR qui doit être débattu à l’Assemblée le 15 septembre. C’est aussi la réforme de la formation des enseignant•es, qui fait de la précarité et de la mise en responsabilité sans formation, à la fois le mode d’accès à la profession et le contenu de la formation.
Dès lors, quelles sont les urgences pour le SNUipp et la FSU ?
1) faire vivre un plan d’urgence pour l’école publique : non pas comme outil de « dialogue » avec le gouvernement, mais pour la mobilisation commune des personnels et usager.es :
– créations de tous les postes statutaires nécessaires (enseignant.es, ATSEM, PsyEN…), réemploi et titularisation des précaires de toutes catégories, du temps pour la direction d’école
– rétablissement des RASED, du PDMQDC
– des moyens pour combler les inégalités scolaires et les retards de l’année passée
– gratuité des masques pour tou.tes
– abrogation des réform
es contestées, à commencer par la loi Rilhac
2) combattre la dénaturation du métier
Le pouvoir voulait déjà caporaliser et développer l’arbitraire (saccage des CAPD). Il entend maintenant développer l’enseignement « hybride » (cumul d’enseignement en distanciel et en présentiel de manière pérenne), qui menacerait les garanties statutaires, déshumaniserait la relation pédagogique. Le « Grenelle des enseignants » annoncé sur les rémunérations en constitue un élément : une très modeste augmentation de la masse salariale, en échange de l’alourdissement du temps de travail, de la déréglementation et d’une contre-réforme des retraites combattue par les personnels. Le SNUipp et la FSU doivent refuser toute « concertation » sur ces bases !
3) déconfiner les mobilisations, qui ne doivent plus s’ignorer. Luttes écologistes, antiracistes et contre les violences policières, pour l’hôpital public, luttes syndicalistes, féministes… ont tout à gagner à converger. Chacun des secteurs concernés analyse, proteste, négocie ou mobilise. Mais aucun secteur ne peut espérer faire échec aux politiques gouvernementales sans le soutien actif et massif de tous les autres secteurs, et sans l’émergence dans le mouvement social de luttes pour un autre système éducatif, pour une autre politique éducative. C’est ce à quoi le SNUipp et sa fédération, la FSU peuvent et doivent s’atteler. Il s’agit de donner un signal fort, en appelant à tenir partout des Assemblées Générales sur les lieux de travail, des AG locales et départementales rassemblant tous les personnels de la maternelle à l’université, pour faire remonter les besoins et revendications, pour construire et coordonner les mobilisations.
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