Malgré les signaux d’urgence de par le monde, le capitalisme multinational (dont l’équipe Macron est l’antenne française) maintient sa course folle aux profits… qui passe par l’exploitation et le mépris des classes populaires, comme de la vie sur terre, qu’il précipite ensemble dans sa chute de plus en plus proche.
Le Covid-19 a révélé au grand jour l’incapacité de ce système de plus en plus aberrant, à répondre aux principaux enjeux mondiaux… dont il est grandement à l’origine : crises sanitaires et de la faim, écologiques et climatiques, économiques et sociales. Il mène une guerre au nom des riches et des puissants, pour maintenir leurs profits : baisse des salaires, des retraites et des prestations sociales, accroissement du temps de travail, du chômage et de la précarité, pillage et gâchis sans retour des ressources de la planète… et ce faisant ne peut qu’aggraver ces crises.
Cette logique est poussée à son paroxysme en France avec Macron, produit de la caste endogamique du capitalisme hexagonal, les Arnaud, les Niel…, la France se retrouve à la pointe de telles politiques de gestion de la crise sanitaire incohérentes, soucieuses seulement de rentabilité. La surdité aux alertes de l’Hôpital public, l’absence de tests et de masques, l’ont obligé à confiner. Depuis tout est fait pour ranimer l’économie, le tourisme, mais en même temps l’épidémie. L’exposition de masse au virus, en entreprise comme en vacances a été organisée avec, pendant tout l’été, le port du masque laissé à l’arbitrage des patrons et des collectivités. Conséquence logique et rapide : un quart des clusters détectés l’ont été en entreprise et une obligation du port du masque dans les villes, tardive, lacunaire et ménageant des intérêts locaux, a contribué à une accélération de la circulation du virus. On revient à la situation de mars où “nous n’étions pas prêts”… et donc “nous ne le sommes toujours pas” (dixit l’infectiologue G. Pialoux).
Macron en profite
Et là encore Macron, au lieu de répondre à l’urgence sanitaire, l’exploite pour accentuer la casse sociale, multiplie les mesures pour sauver quelques dizaines d’hyperriches qui thésaurisent la richesse nationale, sur le dos des millions qui la produisent, en leur faisant payer la crise : maintien des réformes des retraites et de la fonction publique, “plan de relance” fait pour généraliser le recrutement de CDD “de projet” dans la Fonction publique. Après avoir feint d’admettre que les services publics sont structurants en cas de crise, il persiste à vouloir en faire de simple variables d’ajustement : pas plus de santé que celle nécessaire à l’entretien des forces productives, et donc rien de plus pour accueillir les “personnes sensibles vis-à-vis du Covid-19” dans des conditions acceptables à l’Hôpital, comme en EPHAD. Pas plus d’éducation que celle nécessaire à l’accueil pour que les parents puissent aller au travail.
Le protocole sanitaire de l’Éducation nationale, sorti en catimini, est un véritable scandale : distanciation soumise à l’accueil de tou·tes les enfants, masque facultatif pour les professeur·es de maternelle et pour les élèves, sauf en cas d’impossibilité de distanciation. Au moment où des pays repoussent la rentrée et d’autres prennent à bras le corps la question de l’école (achats de tables individuelles, créations de postes d’encadrement supplémentaires), Blanquer fait fi des exigences d’améliorations substantielles qui permettraient de faire face à l’épidémie à la rentrée et des demandes de report. Il prévoit d’entasser à moyens constants tous les élèves au détriment de leur santé, ainsi que de celle des personnels et des familles. Mais aussi de leur scolarité, dont le ministre n’entend nullement tenir compte des nombreuses lacunes de cette année, particulièrement pour les plus en difficulté qu’il destine à l’exploitation du travail des jeunes que sont l’apprentissage et le service national universel.
Conscient des révoltes possibles après les grèves sur les retraites et sur le bac, son discrédit sur sa gestion de la pandémie et les surgissements massifs contre le racisme et les violences policières, le pouvoir s’est préparé à passer en force… en commandant massivement des grenades lacrymogènes et balles LBD plutôt que des masques et des tests.
Dès lors, plutôt qu’un ralliement à l’“union nationale” ou la resucée électorale d’une “union de la gauche”, l’enjeu est de s’appuyer sur les revendications et formes de luttes portées par les dernières mobilisations.
Unité du syndicalisme de lutte et de l’auto-organisation
La meilleure façon d’en finir avec ce système d’exploitation qui menace le monde avec ses crises de plus en plus violentes et rapprochées c’est son expropriation par une dynamique révolutionnaire : alternative qui commence, avec la crise du Covid-19 et ses conséquences, à se poser dans de plus en plus de pays.
Dans l’état actuel du rapport de force entre forces réactionnaires, réformistes et de transformation sociale, il importe de construire l’unité entre les luttes syndicales qui refusent la cogestion du système et les dynamiques d’auto-organisation ; tout en veillant à la protection de tou·tes vis-à-vis de la répression d’État et patronale. C’est dans cette optique que le 17 septembre pourrait constituer une étape de mobilisation (voir l’édito de ce numéro).
Émancipation tendance intersyndicale