Émancipation


tendance intersyndicale

Engagement

Avec les prémices de déploiement du SNU, c’est un concept qui a le vent en poupe : l’ « engagement ». Le ministère des Armées s’y met lui aussi depuis 2018, ne craignant pas de revendiquer l’anti-sexisme à l’occasion de la journée de mobilisation contre les femmes : « Le ministère des Armées engagé dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles » (24/11/2018). Venant de l’armée française, cela reste à voir… depuis mars 2018 par exemple, des journaux ont alerté sur la réalité quotidienne du sexisme et du harcèlement au lycée militaire de Saint-Cyr, dont sortent nombre d’officiers de l’armée de terre. Ce futur encadrement militaire ne se privera pas de claironner son « engagement » dans quelques années. Dans cet établissement doté d’un internat comme les autres lycées militaires, des groupes d’extrême-droite (drapeaux confédérés de la guerre de Sécession, messe en latin, « manif pour tous », etc.) y sévissent notamment contre les filles : menaces, insultes en public, spectacles humiliants… à la fois pour affirmer l’infériorité féminine et décourager les filles de continuer leurs études. La direction de l’établissement laisse faire, la ministre promet la « tolérance zéro » dans les médias… et rien ne se passe. Par ailleurs, comment croire sérieusement que la partie la plus réactionnaire de l’appareil d’État puisse donne l’exemple en la matière ? Ah si, finalement le 06 février 2020 un communiqué du ministère reconnaît « une situation de harcèlement sexuel » de la part d’un élève. En effet, une plainte a été déposée deux jours avant, pour viol et agression sexuelle. Le ministère claironne que « Cette action rapide et coordonnée de la chaîne de commandement traduit une transparence totale et une tolérance zéro » : une personne est mise en cause, alors que c’est une action de groupes tout au long de l’année scolaire qui est concernée. Et rien n’indique que cela change.
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