– octobre 2019 –
Enfances de classe
Menée par un collectif de 17 chercheur·es, entre 2014 et 2018, dans différentes villes de France, auprès de 35 enfants âgé·es de cinq à six ans issu·es des différentes fractions des classes populaires, moyennes et supérieures, l’enquête à l’origine de cet ouvrage est inédite, tant dans son dispositif méthodologique que dans ses modalités d’écriture, qui articulent portraits sociologiques et analyses théoriques. L’ambition de cet ouvrage est de faire sentir, en même temps que de faire comprendre, cette réalité incontournable : les enfants vivent au même moment dans la même société, mais pas dans le même monde. Il éclaire les mécanismes profonds de la reproduction des inégalités dans la société française contemporaine, et apporte ainsi des connaissances utiles à la mise en œuvre de véritables politiques démocratiques.
Enfances de classe – De l’inégalité parmi les enfants, ouvrage collectif sous la direction de Bernard Lahire, éditions du Seuil, août 2019, 1232 p. 27 €.
Histoire sociale de l’associationnisme
L’associationnisme est le premier socialisme, celui des partageux. Il revendiquait l’auto-organisation et la solidarité entre égaux. Il a connu son âge d’or lors de la révolution de 1848. La construction de l’État social va finir de dissoudre ce socialisme antiautoritaire, après que nombre de socialistes se sont rangés du côté de la prise de pouvoir de l’appareil d’État. L’association-nisme va toutefois ressurgir ici et là, réinventé, notamment chez les anarchistes. Face au développement des ravages capitalistes et industriels, il n’y a pas à chercher aveuglément la réédition des exploits des partageux. Les conditions ne sont plus les mêmes. Ils ont de toute façon échoué à renverser le “vieux monde” qui, à l’époque, était encore jeune. Pour autant, ils peuvent encore inspirer des pratiques et des intentions, c’est le pari de ce livre qui retrace une partie de leur histoire.
“Égoïste point ne seras”- Esquisse d’une histoire sociale de l’associationnisme, Julien Vignet, éditions Noir et Rouge, 145 p. 15 €.
Contre le fascisme
De l’Italie de l’après-guerre à l’Espagne de la guerre civile, Camillo Berneri (1897–1937) a lutté contre le fascisme jusqu’à son assassinat à Barcelone au cours des journées dramatiques de mai 1937. Commandé par l’urgence d’une époque de terreur, ce combat s’inscrit dans l’un des plus singuliers parcours du mouvement anarchiste de l’entre- deux-guerres. Rarement l’exigence de vérité et la recherche d’une action politique concrète auront été à ce point poursuivies ensemble. Intellectuel rigoureux, parfois même intransigeant, Berneri sut comme peu d’autres concilier l’objectif de transformation révolutionnaire et le pragmatisme dans la recherche des alliances, y compris au-delà du mouvement anarchiste. Malgré sa vigueur et sa portée, son œuvre est pourtant encore très mal connue en France. La plupart des textes de ce recueil sont inédits en français.
Contre le fascisme – textes choisis (1923-1937), Camillo Berneri, éditions Agone, août 2019, 384 p., 22 €.
À mes frères
Les précédentes anthologies ont eu tendance à cloisonner la richesse et la diversité d’une expression révolutionnaire variée en sélectionnant des formats (poésie, roman, essai) ou en privilégiant son caractère littéraire – aujourd’hui si romantiquement anachronique. Tout en conservant cette diversité et ce souffle singulier, cette anthologie présente la militante révolutionnaire en action à travers un choix de textes souvent inédits. Celle-ci ne cesse de s’engager et de mobiliser en invoquant les spectres de la Commune ou en traçant des horizons radieux, en reliant entre elles les luttes du monde entier, appelant à l’émancipation des femmes, à la compassion parfois, à d’implacables colères populaires souvent.
À mes frères – Anthologie de textes poétiques et politiques, Louise Michel, éditions Libertalia, août 2019, 176 p. 10 €.